- ratichon
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• 1725; rastichon arg. 1628; de rat, par anal. de couleur♦ Vx Pop. et péj. Prêtre. « il détestait franchement, du dernier “ratichon” au Pape, toute l'Église » (Bosco).⇒RATICHON, subst. masc.Pop. péj., p. plaisant. Prêtre; curé. Synon. corbeau. Rue de Courcelles, on n'appelle jamais un prêtre qu'un ratichon (GONCOURT, Journal, 1864, p. 37). Des inscriptions tracées au charbon et à la craie sur les murs de l'abbaye et sur les siens: « À bas les moines, à bas les ratichons, à bas les calotins », certifiaient l'animosité sans cause de ces gueux (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 256).REM. Ratichonnière, subst. fém., pop., péj., p. plaisant. Séminaire; abbaye. T'enfermer, toi, dans un séminaire de pédagogues laïques ou une ratichonnière, quand la vie généreuse t'appelle! (ARNOUX, Zulma, 1960, p. 158).Prononc.: [
]. Étymol. et Hist. 1628 (O. CHÉREAU, Le Jargon ou Lang. de l'arg. réformé, p. 32). Dér. de rat (v. ce mot 2 c); suff. -ichon. Fréq. abs. littér.: 12. Bbg. QUEM. DDL t. 18. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 99, 268, 313.
ratichon [ʀatiʃɔ̃] n. m.ÉTYM. 1725; rare av. 1850-1860; rastichon, argot, « aumônier des prisons », 1628; de rat, 3. (→ Rat d'église), par anal. de couleur (→ Corbeau), mais aussi (P. Guiraud) de rasté « rasé ».❖♦ Péj. Prêtre.1 (…) il détestait franchement, du dernier « ratichon » au Pape, toute l'Église. « Ratichon », ce mot lui plaisait. « Tu ne connais pas ça, me disait-il. Ratichon ! Ratichon, c'est du rat et du rat noir, le pire ! ». Et il racontait, sur ces « ratichons », des histoires abominables et obscures, qui m'éloignaient de lui. Car j'étais aimant, et il me déplaisait de sentir que ce mot de « ratichon », m'éloignât, malgré moi, du respect qu'on m'avait inculqué, à la maison, pour les ministres de l'Église.H. Bosco, Antonin, p. 34.2 Il disait qu'il pouvait pas souffrir les ratichons, et pis (puis) il était à cul et à chemise avec un séminariste.Roger Nimier, le Hussard bleu, p. 119.
Encyclopédie Universelle. 2012.